Diplômes d'architecture : Évolution de DPLG à DE-HMNOP
30 000. C’est le nombre d’architectes en France en 2022 selon l’Ordre des Architectes. Un chiffre révélateur de l’engouement pour cette profession. Chaque architecte possède un parcours unique, mais tous partagent un fondement commun : un diplôme qualifiant. Du mythique DPLG, sésame ultime pour des générations d’architectes, à l’actuel Diplôme d’État, la formation initiale n’a cessé de s’adapter aux enjeux contemporains. Sans oublier la précieuse HMONP, qui ouvre les portes de l’exercice en nom propre. Autant de jalons qui témoignent des mutations de la profession, entre tradition et modernité. OOTI revient en détail sur l’histoire et l’évolution des diplômes incontournables de la filière.
Diplôme Par Le Gouvernement (DPLG)
Le diplôme de DPLG est le plus ancien et le plus prestigieux des diplômes d’architecte en France. Il a été créé en 1914 par un décret reconnaissant le titre d’architecte DPLG délivré par l’École des Beaux-Arts. La loi de 1977 sur l’architecture a ensuite instauré le monopole des architectes sur la conception des bâtiments. Le DPLG a existé jusqu’en 2007, date à laquelle il a été remplacé par le diplôme d’État d’architecte (DEA) et l’habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en nom propre (HMONP).
Pour accéder aux études de DPLG, il fallait passer un concours d’entrée à l’École des Beaux-Arts après le bac ou une classe préparatoire. La durée des études était de 5 à 7 ans selon les réformes, avec parfois une année de césure possible entre deux cycles. Un stage obligatoire en agence d’architecture ou dans un organisme lié à l’architecture était requis.
La formation de DPLG était pluridisciplinaire, mêlant théorie et pratique dans des domaines comme l’histoire de l’architecture, l’urbanisme, la sociologie, le droit, l’économie, le dessin, la maquette, le projet, la construction, etc. Le projet de fin d’études consistait en un travail personnel de conception architecturale.
Le DPLG ouvrait de nombreuses possibilités d’exercice de la profession d’architecte et était reconnu au niveau national et européen. Aujourd’hui, le diplôme équivalent est le diplôme d’architecte délivré par l’État (DEA) complété de l’habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en nom propre (HMONP).
Le Diplôme d'Etat d'Architecte (DEA)
Le Diplôme d’État d’Architecte (DEA) est le diplôme actuel des études d’architecture en France. Ses modalités ont été fixées par l’arrêté du 20 juillet 2005 et il est organisé selon le schéma de la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat). Le DEA confère le grade de master et permet d’exercer le métier d’architecte, en tant que salarié dans une agence d’architecture.
L’accès aux études de DEA passe par une analyse du dossier scolaire des candidats (après l’obtention du baccalauréat) et un entretien devant un jury. Ces étapes validées permettent d’intégrer l’une des 20 écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA). Le cursus dure 5 ans, dont 3 ans de licence et 2 ans de master. Il est possible de faire un semestre à l’étranger, dans une université partenaire. Il comprend également un stage obligatoire de 6 mois en agence d’architecture et la réalisation d’un projet de fin d’études (PFE).
Le diplôme d’État d’architecte offre une formation polyvalente et transversale, qui articule entre théorie et pratique. Les étudiants acquièrent une culture architecturale, scientifique et humaniste, qui leur permet de concevoir des projets dans les domaines de l'architecture, d'urbanisme, de paysage, de patrimoine, etc. Ils bénéficient de l'encadrement de professeurs qualifiés et de l'accès aux équipements des ENSA.
Le diplôme d’État d’architecte donne accès à la formation continue, pour se perfectionner ou se spécialiser. Il permet également de poursuivre en doctorat ou en HMONP, pour obtenir le titre d’architecte habilité à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre. Un Graal pour de nombreux étudiants pour qui c’est l'une des principales raisons qui les poussent à devenir architecte.
Diplôme d'État et Habilitation à l'exercice de la Maîtrise d'Oeuvre en son Nom Propre (DE-HMONP)
Le diplôme d’Habilitation à l’Exercice de la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre (DE HMONP) représente une étape importante dans le parcours de formation des architectes en France. Il est reconnu par l’État et l’Ordre des architectes, et permet de signer des projets de maîtrise d’œuvre en son nom propre. La formation est accessible de plein droit aux détenteurs d’un DEA, mais également à un salarié avec une expérience professionnelle qui validera ses acquis via une VAP (Validation des Acquis Professionnels).
Le programme de l’HMONP, défini par l’arrêté du 10 avril 2007, se compose d’une formation théorique d’au moins 150 heures et d’une mise en situation professionnelle d’une durée minimale de six mois. La formation théorique vise à fournir des connaissances approfondies dans trois domaines principaux : les responsabilités personnelles du maître d’œuvre, l’économie du projet, ainsi que les réglementations et les normes constructives. Cette composante théorique est complétée par une expérience pratique, qui permet aux futurs architectes de se familiariser avec les réalités du métier et de développer des compétences pratiques.
Ces diplômes, du DPLG historique au récent DE-HMONP, reflètent les mutations constantes du métier d’architecte. Des évolutions nécessaires pour s’adapter aux réalités économiques et répondre aux aspirations des nouvelles générations. Mais si les diplômes évoluent, certains défis demeurent pour les agences : gérer la complexité administrative et réglementaire, optimiser les flux de production et faciliter la collaboration. Autant de tâches chronophages qui vous éloignent de votre cœur de métier, la conception architecturale.
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