Conseils

Les nouvelles plateformes de mise en relation pour les architectes

Témoins de la digitalisation de la profession, ces plateformes sont porteuses de visibilité et de nouveaux projets.
OOTI
2 min

BAM, Archidvisor, Archibien : les nouveaux sites de mise en relation pour les architectes

Elles sont les témoins de la digitalisation de la profession et promettent visibilité et nouveaux projets, les plateformes de mise en relation entre architectes et maitres d’œuvre pullulent. Quelles sont-elles ? Qu’en attendre? OOTI fait le point !A chaque fois, la promesse est similaire : proposer une solution clé en main à un porteur de projet.

Avec, les enjeux sont multiples. " En sensibilisant les futurs maîtres d'ouvrage au travail des architectes, nous participons à la fabrication d'un substrat propice à la création architecturale ", peut-on lire sur bam.archi. C'est précisément l'enjeu numéro un de ces plateformes : élargir l'horizon des architectes à des porteurs de projet qui pensent souvent à tort que leurs services sont réservés à une élite.
Se faisant, le terrain de jeu de ces nouveaux acteurs s'articule autour de projets qui échappent souvent aux concepteurs traditionnels : "les profils sont différents de ceux des projets classiques. Il y a un désir d'architecture, sans toujours bien comprendre ce que cela implique", explique Antoine Prax, architecte à l'agence parisienne Gramme.

Ils s'appellent Archidvisor, BAM ou Archibien, pour n'en citer que quelques-uns, et nous nous sommes entretenus avec eux.

1- Archibien, le cousu main 

A l'origine, c'est le réseau qui conduit l'architecte Simon Jézéquel à structurer ce que le bouche à oreille ne pouvait plus satisfaire : il fallait mettre en relation ses amis architectes en quête de projets avec des maîtres d'ouvrage désireux d'être accompagnés dans leurs projets de construction. C'est ainsi qu'est née "La Palette" en Bretagne. Après quelques années, La Palette évolue en Archibien, Simon s'associant à Olivier pour implanter la startup en région parisienne. " Nous avons constitué un vivier de plus de 500 agences, dont nous connaissons les spécificités et les caractéristiques, et nous les mettons en relation avec nos maîtres d'ouvrage", explique Olivier Ménard, également architecte de formation.

La différence est de taille : aux plateformes de référencement avec peu de filtres et sans réel accompagnement, Archibien apporte une mise en relation basée sur la connaissance du maître d'ouvrage et des maitres d'oeuvre potentiels. "Nous qualifions en amont la commande, sa faisabilité et la cohérence de son budget. C'est ce que nous proposons aux architectes : trouver le projet qui leur correspond."

Chaque fois, le déroulé est le même : une fois le projet validé, l'équipe d'Archibien organise un mini-concours entre trois agences, à l'issue duquel un lauréat est désigné. Un risque et du potentiel temps perdu ? "Nous facturons le concours au maître d'ouvrage et nous payons tous les participants ! Pour vous inscrire, rendez-vous sur la page suivante : https://app.archibien.com/inscription/archi/

2- Archidvisor, la vitrine

"La concurrence entre les professionnels de la construction est de plus en plus rude, et cela implique une difficulté croissante à se démarquer", explique Adrien Martin, fondateur d'Archidvisor.

Le constat est sans appel : les mutations du secteur et sa digitalisation modifient les relations entre concepteurs et porteurs de projets. Le jeune architecte diplômé constate alors que les agences s'adaptent mal aux nouveaux enjeux de la mise en avant du savoir, et a une idée : offrir gratuitement de la visibilité pour encourager l'activité.

"Notre parti pris est de proposer des lead ultra qualifiés. En d'autres termes, une commande en phase avec les spécificités de l'agence. "Si un architecte cherche uniquement des projets d'extension de plus de 150 000 euros dans un rayon de 10 kilomètres autour de lui, nous sommes en mesure de le lui fournir."

Une hyper-segmentation à laquelle s'ajoute une palette d'outils comme un module de paiement en ligne, une gestion simplifiée des appels d'offres, ou l'automatisation de certaines tâches, mise à disposition gratuitement. "Ce mode de fonctionnement nous permet d'affirmer qu'une agence aura davantage de visibilité grâce aux référencements d'Archidvisor que sur son propre site web. Ce package semble convaincre les architectes : nous avons plus de 2200 agences inscrites sur notre plateforme !"

Interrogé sur le coût pour les architectes, l'entrepreneur ne cache pas la formule : "C'est un échange gagnant-gagnant. L'inscription et le référencement sont totalement gratuits. La rémunération commence généralement lors de la contractualisation avec un maître d'ouvrage et se situe généralement entre 7 et 9 % du montant total." Des émoluments calqués sur une observation : "c'est la part imputée aux frais de communication en tout genre".

 

3 - BAM, l'international

Un positionnement que rejoint Mathias Boutier, fondateur de BAM : "le secret réside dans la qualification du projet". Une promesse de visibilité et d'apport d'affaires que l'entrepreneur revendique chiffres à l'appui : "chaque année, nous gérons environ 3000 projets, de la rénovation d'appartements aux concours internationaux".

Un vaste terrain de jeu qui permet à la Marketplace de mettre en avant de grands noms : "nous avons certains budgets conséquents, comme un projet d'hôtel en Martinique avec un budget de 50 millions d'euros, ou le chai viticole de la Maison Laffitte Rothschild pour une vingtaine de millions d'euros", explique Mathias. Des projets sur lesquels se mettent en concurrence les quelques 6000 agences référencées sur la plateforme, majoritairement françaises, mais aussi européennes et américaines."Nous capitalisons sur nos projets phares pour rayonner au-delà de l'Hexagone."

Plus que la mise en relation, BAM propose aussi un accompagnement dans la durée, que traduit le développement d'applications. " Nous avons par exemple lancé Aglo, une app destinée à tous les archis, qui facilite la phase DCE en accompagnant à la rédaction du CCTP (Cahier des Clauses Techniques Particulières). " explique Mathias.

Une offre de services qui devrait bientôt s'étoffer avec le déploiement d'" Aglo Carbone ", destinée à accompagner la transition vers la RE2020 (nouvelle réglementation environnementale française) : " Ce module calculera l'empreinte de l'Analyse du Cycle de Vie (ACV) et permettra aux architectes de faciliter le processus de certification RE2020. " Une nouveauté qui devrait trouver facilement son public, d'autant plus que la nouvelle version de la réglementation écologique est prévue pour janvier 2022.

Alors que le secteur continue d'évoluer, ces plateformes de mise en relation offrent aux architectes de précieuses opportunités d'élargir leur clientèle et de garder une longueur d'avance sur la concurrence. Pour plus d'informations, visitez bam.archi et aglo.ai.

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